debarbification

Une femme n’est jamais parfaite. Ce qu’on aime chez elle, c’est son petit grain de beauté mal placé, ses fesses peut-être un peu trop rebondies. Mais après tout pourquoi pas ? La Barbie semble être parfaite, plastique de rêve, cheveux blond platine. Elle pratique déjà la chirurgie esthétique dès le plus jeune âge. La modernité a permis le taylorisme pour toutes sortes de procédés de fabrication industrielle. Cette uniformisation à outrance abîme l’artisanat et la créativité humaine, privilégie la quantité à la qualité et supprime tout défaut infiniment humain. Le danger, pour la petite fille, c’est de s’identifier de manière inconsciente et involontaire à cette égérie sublime mais inatteignable. Elle se demande finalement pourquoi son entourage ou elle-même ne ressemblent pas à son bout de plastique préféré. En fait, n’aurait-elle pas élu une poupée fabriquée par son voisin sculpteur, avec un visage d’ébène et des yeux bouton, tellement plus personnelle et originale. Une poupée qui serait inspirée d’une anecdote familiale et la ramènerait donc à sa propre histoire…

 A la manière d’Hundertwasser avec l’architecture fonctionnaliste et rationnelle, je me suis érigé en « guérisseur » de Barbie. J’ai soigné sa perfection et son sourire figé. J’ai fait voler en éclat son univers idyllique. J’ai éclaboussé de gris et de bleu sa vie rose bonbon…